Chapelle de Rabas
Sur les traces de Maurice du Coëtlosquet à Rabas.
Propriétaire du domaine de Mercy depuis 1855, offert par sa grand-mère maternelle, madame François comme on l'appelait à l'époque ( Josephine Fischer de Wendel)
Maurice du Coëtlosquet, grand mécène de Metz et de sa région, allait régulièrement en pèlerinage à la Chapelle de Rabas à côté de la source Charlemagne. Celle-ci commence à tomber en ruines.
Un peu d'histoire.
La chapelle de Rabas est un des monuments religieux les plus antiques de la région, elle aurait été fondée environ en l'an 800 par Charlemagne.
Alors que Charlemagne était parti à la chasse dans la région sous une chaleur intense, à force de poursuivre un cerf
une grande soif se fait ressentir et il ne trouvait pas d'eau; C'est alors que le cheval de Charlemagne mit un coup de sabot au sol et fit surgir une source. En remerciement de ce miracle, Charlemagne fit bâtir une chapelle non loin de la source.
La Chapelle a subi au fil du temps plusieurs transformations notamment un projet qui date de 1763.
A cette époque la Chapelle formait un rectangle allongé, composé de 3 enceintes.
Le coeur gothique, la nef romane, et la grande nef bâtie au XIII siècle pour abriter les pèlerins; comme celle ci tombait en ruines en 1763, un projet de démolition et de reconstruction fut dressé mais non retenu, ( ce projet se trouve aux archives départementales) la démolition fut privilégiée.
Depuis 1763 et jusqu'en 1884 elle n'a subi aucune modification, mais plus d'un siècle sans entretien majeur causa des dégradations irréversibles.
C'est Mr Pierron curé de Vigy en 1876 qui a eu l'idée de la restauration de la Chapelle; il entreprend alors des négociations auprès des différents propriétaires afin de la racheter. Malheureusement Mr Pierron décéda subitement et c'est alors qu'en 1882 le nouveau curé de Vigy Mr Cazin reprit la suite du dossier.
Voici une vue de la Chapelle Notre Dame de Rabas en 1884 bien différente de nos jours. À une certaine époque, lors de la fête principale du pèlerinage en Septembre, plus de 500 personnes se pressaient aux abords ou à l’intérieur de la chapelle; nous sommes en 1883 un bon présage avant la restauration .
Chapelle de Rabas en 2021. |
Il était temps de faire une restauration complète car c'était une ruine, les murs lézardés, de la mousse et des
ronces partout, les vitraux cassés; à l'intérieur une catastrophe: de l'eau à tous les niveaux, de l'humidité et de la moisissure sur les murs, les statues en bois sur l'autel vermoulues.
Le gros oeuvre 1884-1886.
Les travaux sur la petite nef romane: ont relevé le clocher du même style, déjà en place avant la démolition en 1763. La sacristie est en hauteur entre le clocher et le soubassement, il y a également un balcon, un escalier se trouve dans la tourelle à droite de la chapelle.
Une fois les nouveaux plans établis pour le restauration, il fallut trouver le financement; en quelques jours les mécènes se sont présentés soit par courrier, soit par visite. Ainsi voici un aperçu des courriers que Mr le curé a reçu "Monsieur le curé, je vous félicite d'avoir eu la pensée de restaurer la chapelle de Rabas, et je vous remercie de vouloir bien m'associer sur ma souscription, je vous envoie mille francs" Madame la baronne d'Epée. Puis suivit une lettre du vicomte Maurice du Coëtlosquet et d'autres bien sûr.
La pose des vitraux en 1887.
M.le vicomte Maurice du Cöetlosquet passionné d'histoire du Pays messin, a suivi avec intérêt la restauration de la chapelle; ami du curé de Vigy il passe régulièrement le voir. Dans une des premières visites qu'il a faites, il proposa de faire poser à ses frais des vitraux en couleurs dans 3 des fenêtres (le 4em fut financé par la baronne d'Epée) néanmoins il a exprimé deux souhaits: premièrement chaque vitrail représenterait une scène tirée de l'histoire de Metz ou de la chapelle de Rabas, deuxièmement les vitraux seraient faits par Mr Besnard, peintre verrière à Chalon-sur-Saône, qui avait déjà fait un vitrail à la chapelle de la maternité à Metz.
" En l'an 882 Wala 62e évêque de Metz, meurt sur le champ de bataille, près de Remich, en combattant avec les Messins contre les Normands"
" En l'an 1473, le boulanger Harelle ayant sauvé la cité contre une surprise des Lorrains, les messins offrent à Notre-Dame-la -Ronde les bannières prises à l'ennemi "
"En l'an 806 l'empereur Charlemagne, chassant dans la vallée de Rabas, y fonde cette Chapelle en l 'honneur de la sainte-Vierge."
4em vitrail offert par la baronne de l'Epée. |
Le vitrail derrière l'autel (offert par la baronne de l'Epée) représente la consécration de la Chapelle.
"En l'an 1049, le pape saint Léon IX, à la prière de Varin, abbé de Saint-Arnould, consacre sous l'invocation de la Sainte-Vierge l'église de Rabas"
Du clocher en 1762 au carillon en 1895.
Une belle chapelle possède un beau clocher. Nous sommes avant 1762, le clocher s'élevait sur la nef romane avec sa cloche; après la destruction du clocher en 1762 la cloche a disparu, vendue, ou elle trône dans une autre chapelle, mystère.
La chapelle de Rabas n'avait plus de cloche jusqu'en 1803, à cette époque l'acquéreur de la chapelle fit bénir une nouvelle cloche, qui resta pratiquement silencieuse jusqu'à sa nouvelle destination, au château de Mercy ou plutôt dans la chapelle du domaine de Mercy, car à cette époque (dans les années 1890/92) le vicomte fit restaurer la chapelle de Mercy, qui subit de gros dégâts lors de la Guerre de 1870, avec l'incendie du château.
"L'an de grâce 1895, le lundi de Pâques, 15 avril par un temps magnifique, en présence d'une assistance considérable, furent bénites dans l'avant-choeur de l'église de Vigy, selon les rites solennels de Notre Mère la sainte église Romaine, 12 cloches fournies par la fonderie messine Pour et Guenser, les 3 plus grosses à l'église de Vigy, et les 9 autres à la chapelle de Rabas"
Les cloches de Rabas furent bénites par M. Gillant, curé d 'Argancy.
Les cloches du carillon porte chacune un nom.
NOMS. NOTES. POIDS. DONATEURS.
1. Anges. Ré 136 Veuve Aneillon de Buys
2. Archanges Fa diéze. 95 Caroline du Coëtlosquet
3. Vertus. Sol 67 Margurite Paulmaire et colonel Sanglier
4. Puissances. La 56 Baronne de Couët de Lorry et Charles de Couët
5. Principautés. Si 39 Maurice du Coëtlosquet
6. Dominations. Do 27 Marie- Catherine Humbert
7. Trônes. Do dièse. 23 Anna Gillet
8. Chérubins. Ré 19 Francois Didier
9. Séraphins. Mi 16 Marie Marcelle Humbert
Premiere étage de la Nef. |
Les noms des donateurs figurent sur chaque cloche.
Les cloches 1914/1918
Durant la Première Guerre mondiale les cloches d'Alsace-Lorraine de plus de 24Kg étaient réquisitionnées pour la fabrique d'armes, et de canons.
La chapelle de Rabas isolée reste silencieuse à cette époque afin d'échapper à la réquisition; l'archiprêtre de Vigy, pour plus de sureté avait pris la précaution de faire descendre et enterrer les trois plus grosses cloches, en espérant que les 6 autres soient épargnées ( enfin plutôt les 3 des 6 de plus de 24 Kg)
Visiblement son souhait fut exaucé, car les cloches furent sauvées.
Une petite immersion dans le choeur de la chapelle de Rabas (avec autorisation )
Escalier en colimaçon. |
Afin de monter au premier étage de la Nef, une petite pièce qui servait à la chorale de la chapelle,
Emplacement de la chorale. Une petite piece de 6/7m2 .
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La charpente de la chapelle de Rabas |
La vôute de Rabas |
La belle charpente de la chapelle en très bon état.
Un petit trou d'homme afin d'accéder aux cloches du carillon. Nous sommes pratiquement en haut du clocher de la chapelle.
Les cloches du carillon de la chapelle de Rabas. |
Elles sont bien là depuis plus d'un siècle, elles trônent là-haut, pour le plaisir de nos oreilles, voici le carillon avec les 8 cloches.
Le carillon est depuis plusieurs années en version automatique, et ne sonne que les dimanches.
Voici le joli carillon en fonction.
Trouver dans ma vie ta présence .
Merci Martin PYZA, prêtre et Abbé de la paroisse bienheureux Jean-Martin Moyë Canner et Nied et Anne de Méjanes en pays messin; pour l'autorisation de faire des photos dans la chapelle de Rabas.
Source livre Notre Dame de Rabas notice historique.
Par L'Abbé CAZIN.
Photo et reportage. Emmanuel Steimetz.